Changer l'eau des fleurs Valérie Perrin
« Je m'appelle Violette Toussaint. J'ai été garde barrière, maintenant je suis garde cimetière.
Je déguste la vie, je la bois à petites gorgées comme du thé au jasmin mélangé à du miel. Et quand arrive le soir, que les grilles de mon cimetière sont fermées et la clef accrochée à ma porte de salle de bain, je suis au paradis. »
Quelques phrases, rencontrées au début du roman et nous voilà immédiatement transportés dans l'univers de sa protagoniste. Violette est garde cimetière, entourée de Nono, Gaston et Elvis (les fossoyeurs) mais encore du père Cédric, personnages attachants qui font un peu office de drôle de famille. Ce que l'on retient immédiatement de Violette c'est surtout qu'elle savoure la vie et sait déguster les petits bonheurs quotidiens qui lui sont offerts. Comme elle le dit si bien : « Je ne crois ni aux fantômes ni aux revenants, mais je crois aux coccinelles. »
Cependant le lecteur va vite se rendre compte que Violette est le reflet de ses tenues : l'hiver porté sur l'été, les couleurs sombres par-dessus les couleurs plus gaies ; une succession de couches qui cachent une réalité plus sombre qu'il n'y parait au premier abord. Violette nous prévient d'ailleurs : « j'étais pleine de silences qui hurlaient au fond de moi. » Et puis, qu'est ce qui a poussé cette gardienne d'une barrière à un cimetière ? Autant de mystères qui plongent immédiatement le lecteur vers la reconstitution, tel un puzzle, des éléments de vie qui nous sont livrés.
Tout se mettra en place au fil des pages mais je ne vous en dirai rien pour ne pas gâcher le suspens. Au fil de son récit, qui alterne entre passé et présent, le lecteur va suivre cette piste et la remonter comme on lit un roman policier. Mais ce n'est pas tout : entremêlé à cette sinueuse histoire, le destin de Violette va être chamboulé par les dernières volontés d'une de ses « résidentes » dont elle va, en même temps que nous, découvrir la vie parallèle qu'elle a consigné dans son journal intime.
Ce roman est un réel hymne à la vie, une formidable leçon de résilience et, à l'instar de sa protagoniste, il saura mettre de la lumière sur les plus sombres recoins de la vie. Pour être honnête, en fermant mon livre j'ai eu à mon tour l'impression d'abandonner Violette, enfant de la DASS trimbalée de foyer en foyer, alors je ne la laisse pas mais plutôt vous la confie, avec la certitude qu'elle saura embellir votre quotidien !
« Si la vie n'est qu'un passage, sur ce passage, au moins, semons des fleurs. »
Nota bene : le roman est adapté sur scène et joué au Théâtre Lepic (Montmartre) jusqu'au 17 avril 2022.
Écrit par Virginie
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