Dans les forêts de Sibérie Sylvain Tesson
Le Daddy étant un adepte des romans de Tesson, il était temps que je me lance dans un de ses bouquins. Le choix a été simple, j'ai commencé avec l'ouvrage qui l'a fait connaitre auprès du public, d'ailleurs récompensé avec le prix Médicis essai en 2011.
Direction la Sibérie où Tesson décide de s'isoler et de mener une vie d'ermite pendant six mois. Le livre se découpe en six parties et se présente comme un carnet de voyage où on découvre jour par jour les paysages sibériens, les joies de l'auto-isolement, les réflexions de Tesson sur la condition humaine, sur l'avenir de la planète ou encore sur les relations entre les hommes et la nature. Cet isolement est tout de même ponctué de moments passés en compagnie de ses voisins, de ses amis et surtout par l'arrivée de deux chiots dans son foyer. Notre Robinson Crusoé des temps modernes s'adapte très rapidement, les balades de quelques dizaines de kilomètres pour rejoindre ses plus proches voisins sont une véritable partie de plaisir, les journées passées à couper du bois ou à lire lui permettent d'atteindre une certaine paix intérieure. En parlant de livres, j'ai particulièrement apprécié de retrouver la liste des ouvrages emportés par Tesson avant ce grand voyage en Sibérie, et les réflexions qu'il développe autour sont enrichissantes. En effet, il parvient à comparer certains propos et à mettre en lumière les similitudes entre ces référence philosophiques et littéraires qui ne sont pas des moindres - Nietzche, le Marquis de Sade, Camus pour ne citer qu'eux-. Soyons honnêtes, ça donne plutôt envie de s'enfermer dans une cabane pendant 24h et de se lancer dans un marathon littéraire. Pour les six mois d'isolement en Sibérie, on repassera.
Je suis assez mitigée quant à cette lecture qui m'a parue tout autant enrichissante que répétitive. Certes, il est évident qu'en lisant un carnet d'ermitage, le contenu ne sera pas très varié mais au fur et à mesure des pages, la lecture était de plus en plus longuette pour moi. J'ai perdu cet engouement du début, celui où on est excité de découvrir de nouveaux paysages, un mode de vie aux antipodes du nôtre. J'ai aussi été dérangée par le rapport que Tesson entretient avec l'alcool, tantôt un moyen d'avoir chaud, tantôt un réconfortant. Le nombre de bouteilles de vodka emportées au début du voyage m'avait interpellée mais on réalise très vite que Tesson en a une consommation quotidienne allant même jusqu'à s'interroger sur un potentiel alcoolisme qui est plus que banalisé.
Je suis tout de même contente d'avoir lu cet ouvrage de Tesson et je compte en lire d'autres, en particulier la Panthère des Neiges puisque j'ai eu l'occasion de voir le film, qui m'a beaucoup plu. Mais je pense que cette quête du paisible, de la solitude contrebalançait trop avec l'ouvrage que je venais juste de terminer (Le Cri de Nicolas Beuglet), rendant le récit trop contemplatif à mon goût.
Écrit par Valentine
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