L'Unité Alphabet Jussi Adler-Olsen
Écrire un énième bouquin en ayant pour trame de fond la Seconde Guerre Mondiale mais qui parvient à se distinguer du lot est un pari risqué. Mais dans le cas de Jussi Adler-Olsen, c'est un pari relevé avec brio.
Cette période historique permet d'ancrer des récits où la trahison, les complots, la guerre, les secrets et les manipulations font rage. L'Unité Alphabet ne fait pas exception puisque nos deux protagonistes, James et Bryan, des pilotes de la Royal Air Force anglaise se retrouve piégés en zone ennemie allemande.Quoi de plus ironique que de vouloir échapper à ses ennemis jurés et de se retrouver enfermés avec les plus fous d'entre eux ? En effet, lors d'un raid aérien qui tourne mal, Bryan et James fuient leurs poursuivants en montant à bord du premier train qui se présente à eux. Ils ne tardent pas à comprendre que ce train est rempli de passagers allemands traumatisés par la guerre qui fait rage. Traumatisés au point d'en devenir fous et d'être directement conduits vers l'hôpital psychiatrique le plus proche. Nos soldats anglais n'ont pas vraiment le choix : mourir aux mains des Allemands ou survivre entre les mains des Allemands.
Mais comment se faire passer pour fous ? Laisser des médecins prendre possession de leurs corps, mener toutes sortes d'expériences sur eux sans jamais réagir, sans jamais laisser entrevoir la moindre étincelle de clarté et de bon sens. Mais surtout, comment ne pas devenir vraiment fou, entouré de tous ces ennemis qui semblent tous plus dangereux et imprévisibles les uns que les autres ?
Dans l'hôpital, on marche sur cette fine corde entre laisser la vie sauve à ces hommes qui n'en sont plus vraiment et les tuer. La première représente un danger pour la dictature allemande puisque cela mettrait en péril l'image de héros de guerre qui se construit au cours des années 1939-1942. Il est donc inenvisageable de laisser entrevoir au peuple allemand les coûts humains d'une telle guerre idéologique. La deuxième solution serait en apparence plus simple : faire disparaitre ces hommes dont plus personne n'a de nouvelles. Mais ces internés ne sont pas n'importe qui, ce sont des soldats, des hommes qui ont tout donné pour le Führer.
Seulement, tous les patients de cet hôpital ne sont pas réellement fous, certains ont compris que c'était un moyen de rester caché en attendant la fin de la guerre. Or, cela signifie que Bryan et James ne sont pas les seuls imposteurs, leur vie est menacée non seulement par les expériences médicales mais également par l'intelligence de ces simulateurs allemands.
Les chances de survie de nos protagonistes sont extrêmement faibles, parviendront-ils à s'enfuir de ce monde de fous ?
J'ai particulièrement apprécié ce roman qui interroge l'après-guerre pour tous les soldats que les combats ont traumatisés et qui deviennent de véritables boulets. J'ai surtout été happée par la première partie qui raconte justement ces années au sein de l'hôpital psychiatrique, où on oscille entre des moments de doute et d'espoir quant à la survie de James et Bryan. Cependant, la deuxième partie qui est ancrée dans les années 70 était peut-être un peu trop longue. Certes, elle nous permet de découvrir ce qui s'est passé après l'hôpital pour chacun des personnages phares du roman - britanniques comme allemands -, mais elle m'a semblé moins intéressante que la première.
En tout cas, une chose est sûre, c'était ma première lecture de Jussi Adler-Olsen mais certainement pas la dernière 😊
Écrit par Valentine
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